L’alto

À propos de l'auteur : Anne

Anne Gaurier est une violoncelliste et gambiste française, spécialisée dans la musique baroque. Elle a étudié avec des musiciens renommés. Elle est également une pédagogue expérimentée et enseigne au Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse. Elle se produit régulièrement en solo, en musique de chambre et avec des orchestres.

Gros plan alto pont cordes

L’Histoire

L’histoire de l’alto remonte à la création de la famille des violons au XVIème siècle en Italie.

Il descend du Rebec, sorte de violoncelle plat à 3 cordes qui accompagnait les troubadours dans leurs déplacements.

Les plus anciens modèles encore existants sont deux altos relativement grands, fabriqués par le luthier Gasparo da Salò.

Il fut très utilisé au début du XVIIe siècle. Dans un premier temps on distingue tout de même deux instruments : le ténor d’alto (tenore viola) et l’alto proprement dit (alto viola), qui tous deux ont la forme globale définitive de l’alto tel que nous le connaissons.

Le Tenore Viola disparaîtra au XVIIe siècle pour des raisons de jouabilité. En effet, son poids et son volume sont tels qu’il ne peut être joué d’une façon aussi virtuose que le violon ou le violoncelle, créant ainsi des contraintes d’écriture difficiles à respecter pour le compositeur écrivant pour le quatuor à cordes.

L’alto viola s’est répandu dans toute l’Europe et correspond à l’instrument que nous connaissons aujourd’hui.

Cependant, l’alto viola n’est pas optimal et connaît des améliorations entre la période baroque et la période classique : Le manche se voit allongé et affiné, afin de gagner en confort de jeu et d’apprivoiser davantage le registre aigu.

La mentonnière fait également son apparition, libérant de fait la virtuosité grandissante du musicien…

De nombreux pays le désignent par le terme viola mais d’autres comme la France préfèrent se référer à sa tessiture, c’est pourquoi les francophones le nomment « alto ».

Très utilisé dans des œuvres anciennes comme Orfeo (1607), l’opéra de Claudio Monteverdi, l’alto est passé au second plan à la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, où on lui préféra des modèles plus petits.

Avec le renouveau de l’alto dans des compositions telles que la symphonie pour alto et orchestre Harold en Italie (1834) d’Hector Berlioz et des œuvres en solo de Brahms et de Schumann, les grands altos revinrent sur le devant de la scène.

L’alto a été considéré comme un instrument d’accompagnement, dans les orchestres de chambre (où sa sonorité chaude est très appréciée) et dans les quatuors à cordes jusqu’au XXème siècle, période où son répertoire en tant que soliste s’agrandit considérablement.

Il est aujourd’hui très rare de trouver d’authentiques instruments baroques, puisque la grande majorité a été « modernisée » au XIXe siècle.

Le métier artisanal de facteur d’instrument s’industrialisant avec l’apparition des productions de masse, l’alto modernisé est devenu la nouvelle norme.

L’alto n’a longtemps pas été considéré comme un instrument à part entière qui nécessiterait un apprentissage distinct de celui du violon. La première classe d’alto ouvre un siècle après la fondation du Conservatoire National de Musique alors qu’Hector Berlioz la réclamait depuis 47 ans.

Gros plan jeu alto orchestre

Technique

L’alto est un instrument de la famille du violon, joué en appui sur l’épaule gauche et coincé à l’aide du menton.

Il a quatre cordes accordées en quintes : do (la plus grave) sol ré la. De deux à sept centimètres plus longs que le violon et accordé une quinte en dessous, les tailles de l’alto sont plus variées que celles du violon et du violoncelle.

Les cordes étaient auparavant faites en boyau mais sont de nos jours en acier. Les cordes en boyau produisent un son plus riche et plus chaleureux mais ont plus de mal à tenir l’accord car elles sont très sensibles à l’hygrométrie.

Le chevalet (une pièce de bois en érable) est situé entre les cordes et la table d’harmonie.

Il sert à transmettre les ondes vibratoires des cordes jusqu’à la table. Cette dernière va alors amplifier l’onde sonore qui a été générée.

Le chevalet sert également à maintenir l’espacement entre les cordes et à les maintenir à la bonne hauteur par rapport à celui-ci.

Le cordier est une pièce en plastique, ébène, buis ou palissandre qui permet de maintenir les cordes.

Il est fixé au bouton de l’instrument par un attache cordier. L’âme est un petit bout de bois en cylindre inséré dans la caisse de l’instrument et qui permet l’amplification du son.

Cette dernière relie les deux tables et transmet les vibrations de la table d’harmonie à la table inférieure. Le son est ensuite projeté en dehors de l’instrument grâce aux ouïes

Les ouïes sont deux trous taillés dans la table de l’alto, qui permettent de faire sortir le son de l’instrument. Elles sont disposées symétriquement de part et d’autre de l’axe central formé par les cordes.

L’alto est constitué en trois parties : la tête ou la volute, le manche et la caisse de résonance.

  • La tête ou volute se présente sous forme d’une spirale qui s’enroule. Des trous y sont percés afin d’accueillir les chevilles qui permettent de tendre ou détendre les cordes pour accorder l’instrument.
  • Le manche, en érable en opposition au reste de l’alto, n’est pas verni. Sur celui-ci passent les quatre cordes.
  • La touche, la partie noire posée sur le manche est constituée en bois très solide (l’ébène) afin de supporter les tapotements permanents des doigts des musiciens.

L’alto est joué avec un archet qui frotte les cordes, d’où le terme instrument à cordes frottées mais il peut également être joué en pizzicato, c’est à dire avec les doigts de la main droite.

Un archet est une baguette de bois sur laquelle est fixée une mèche en crin de cheval. Son nom vient de sa ressemblance avec un arc (il était autrefois en forme d’arc).

Le frottement de la mèche sur les cordes créé une vibration, un son amplifié par la caisse de l’instrument.

L’archet comporte plusieurs pièces : la baguette, le crin, la hausse, pièce qui assure la tension du crin grâce à un bouton, une plaque de tête (elle protège la tête de l’archet en cas de choc) ainsi qu’une petite pièce nommée « recouvrement » glissée dans la hausse et qui cache le crin à l’intérieur de celle-ci.

Voici quelques techniques de jeu utilisées par l’altiste :

  • Avec la main droite sans l’archet : le pizzicato, qui consiste à pincer les cordes.
  • Avec l’archet : les trémolos, le staccato, les sons détachés, les sons liés, col legno, sul ponticello.

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