Lors de mes coachings, un sujet revient systématiquement: “le trac”.
Commençons par définir ce qu’est le trac. Que dit le Larousse: “Peur ou angoisse irraisonnée que quelqu’un éprouve au moment de paraître en public, de subir une épreuve, d’exécuter un exercice dangereux, etc.” Le trac peut avoir des symptômes tels que accélération du rythme cardiaque, essoufflement, sueur, douleurs au niveau du ventre, la gorge “serrée”, etc. Il peut aussi entraîner des pensées négatives, des insomnies, la perte de confiance en soi.
Vous avez sûrement déjà vécu des moments de grand stress qui vous ont fait oublier vos paroles, rater les notes aiguës, perdre le rythme…comme si d’un coup, au moment où c’est à votre tour de prendre le micro, vous perdez tous vos moyens. Cela vous a peut-être traumatisé et vous ne voulez plus monter sur scène par peur de rencontrer à nouveau votre pire ennemi, le trac.
Prenez une bonne respiration et demandez vous: pourquoi avez-vous peur de la scène ?
Rappelez-vous la définition du trac: “peur ou angoisse irraisonnée”.
En réalité, il n’y a souvent pas de raison objective pour ces peurs. Le trac est comme une lumière rouge qui nous prévient du danger. Or, devant un public, le danger est “irréel” car c’est nous-mêmes qui le créons en imaginant tout ce qui peut mal se passer, et on en souffre.
Et si on regardait autour de nous? Lors du concert de la Grande Sophie, l’artiste doit débuter sa prochaine chanson et ne se souvient plus des paroles.
Grâce aux fans qui commencent à chanter, elle réussit à poursuivre. Voyez-vous où je veux en venir? Votre peur d’être jugé est infondée! Le public est admiratif de votre courage de monter sur scène, il est là pour vous soutenir, pas pour vous détruire.
Après avoir constaté que le trac est souvent causé par des peurs irréelles, prenons un autre angle de vue. Avez-vous déjà ressenti de l’adrénaline avant un saut à l’élastique ou un entretien d’embauche ?
L’adrénaline est causée par le stress d’affronter une situation pour la première fois et pourtant elle n’est pas associée à des émotions négatives! Au contraire, c’est du “bon stress”.
Celui qui vous rappelle l’importance de ce qui va se produire, le témoin de votre volonté de donner le meilleur de vous-même et du respect que vous accordez à votre public et à votre activité. Gardez-le toujours à vos côtés car c’est lui qui vous pousse à vous dépasser à chaque fois.
Si ce bon stress n’est pas présent, c’est un signe que l’égo a pris le dessus et qu’il n’y a plus d’investissement de votre part, que vous stagnez dans votre zone de confort.
Maintenant vous vous demandez sûrement comment arriver à gérer le trac ?
Je vous invite à prendre une feuille et un stylo et à écrire vos peurs liées à votre activité. En les verbalisant, vous allez vous libérer d’une partie de l’angoisse. Pour combattre l’ennemi, on doit bien le connaître.
Une fois que vous les avez identifiées, séparez vos peurs en trois catégories: les peurs liées à vous-même (par exemple l’oubli des paroles, le manque de maîtrise de la voix, et du tempo); les peurs liées au public (leur jugement, leur attention) et celles liées à des facteurs extérieurs (par ex. les problèmes techniques).
Pour éviter des problèmes liés au son, à la lumière, le terrain, la température etc., je vous conseille de vous rendre sur place quelque temps avant, pour observer les contraintes qui pourraient impacter votre performance, et de vous faire accompagner par des techniciens. Si, toutefois, un problème survient, amusez-vous en avec le public.
Quant à la peur du jugement, je ne vous cacherai pas qu’elle sera toujours présente. Acceptez que vous ne pourrez pas plaire à tout le monde. Restez fidèle à vous-même, et vous rencontrerez des gens qui vous aimeront pour qui vous êtes, et qui vous soutiendront au fil du temps.
Revenons à vos peurs intérieures. Bonne nouvelle, vous pouvez les combattre, même si apprendre à gérer son stress peut durer des années.
Souvent nous avons peur de tout rater car nous n’avons pas assez travaillé en amont. La clé est le travail régulier.
Plus vous travaillerez une chanson, plus vous la connaîtrez et mieux vous l’interprétez. Répétez votre texte à voix haute et prenez le temps d’en bien comprendre le sens.
Même avec des milliers d’heures de répétition, personne n’est à l’abri d’un oubli. Or, en comprenant le sens des mots, vous pourrez les remplacer, et rassurez-vous, personne ne vous le rapprochera!
Et la peur de “mal” chanter ?
D’où l’importance de la technique vocale. Faites-vous accompagner par un coach, qui vous donnera des outils pour mieux maîtriser votre voix. Une fois que vous êtes à l’aise dans un répertoire, chantez-le encore et encore. Votre performance s’améliorera avec le temps et cela vous donnera de la confiance en vous pour la suite.
Vous pouvez pratiquer des exercices de respiration et de relaxation, pour vous connecter à votre corps et vous aligner.
Une autre technique que je recommande est la visualisation.
Avant la performance, visualisez l’endroit où vous allez chanter en utilisant vos sens: qu’est-ce que vous voyez, entendez, sentez, touchez ? Essayez de visualiser et d’entendre le pendant et l’après: les applaudissements du public, leur joie et énergie. Ressentez le plaisir d’être sur scène!
Les pensées positives sont un moteur important contre le mauvais stress.
En résumé, pour gérer le stress, il est important que vous connaissiez la source de vos peurs et que vous travailliez régulièrement pour les combattre.
Mais, seul, le travail ne suffit pas, car les angoisses peuvent reprendre le dessus. Vos pensées positives peuvent engendrer des résultats encourageants et atténuer vos échecs. Car, des échecs, il y en aura, mais en croyant en vos capacités, et en vous donnant tous les moyens pour réussir, que j’ai énoncé tout au long de cet article, vous pourrez réaliser vos rêves.
À l’Institut de Musique de Paris, nous sommes là, pour vous accompagner tout au long de votre chemin.