Nous les musiciens pouvons nous apparenter à des sportifs de haut niveau qui doivent entretenir leur forme physique. Les jambes d’un coureur correspondent à nos doigts. Si les sportifs ne les entraînent pas, elles peuvent se gripper et ils auront du mal à parcourir plusieurs kilomètres. Il en est exactement de même pour nos doigts qui ont besoin d’exercices quotidiens afin de garder de la fluidité et de l’agilité.
Par exemple, le cours que vous prenez une fois par semaine ne suffira pas pour progresser. Je dis souvent à mes élèves que je suis là pour leur donner des clefs de compréhension pour pratiquer, des idées musicales mais c’est grâce au travail quotidien chez soi que l’élève progressera le plus. Je vais maintenant vous donner plusieurs étapes qui vous seront utiles afin de pratiquer correctement à la maison.
Avant de commencer :
Tout d’abord, prenez soin d’organiser dans votre logement (si vous en avez la possibilité) un environnement propice à la pratique. Pour les instruments à archet, soyez certains de pouvoir tirer et pousser votre archet sans vous cogner dans un mur ou un meuble.
Choisissez un endroit calme où vous ne dérangez personne et où l’on ne vous entend pas ou peu et éloignez vous de toute distraction comme l’ordinateur, le téléphone…
Assurez vous d’avoir avec vous un crayon, une gomme, votre métronome ainsi qu’un verre d’eau afin d’éviter tout déplacement susceptible de vous déconcentrer. (Pensez à passer aux toilettes avant de commencer).
Vous venez de recevoir une nouvelle oeuvre à préparer pour votre prochain cours :
- Quel est le titre ? Cherchez la définition du mot (sonate, mazurka, prélude…)
- Qui est le compositeur ? Le connaissez-vous ? Prenez le temps d’en savoir un peu plus à son sujet ainsi que l’époque à laquelle il a vécu (baroque, romantique…)
- Quelle est la tonalité ? Combien de dièses, de bémols ?
- Quelle est l’indication de tempo ? (andante, allegro…)
- Quelle est l’indication de mesure (à côté de la clef) 4/4, 3/4, 6/8 ? Est-ce que je sais ce que cela veut dire ?
Essayez tout d’abord de jouer lentement le morceau en entier afin de vous en faire une idée. Une fois la pièce exécutée, découpez la en grandes parties que vous diviserez en plusieurs petites portions. Vous pouvez par exemple noter A pour la première grande partie, B pour la deuxième et ainsi de suite.
Définissez le temps dont vous disposez aujourd’hui pour votre séance de travail sans oublier qu’il est toujours mieux de privilégier la qualité à la quantité.
Sélectionnez maintenant la première petite partie afin de la doigter et de noter des coups d’archet pour les instruments à cordes frottées.
Repérez dans ce passage les endroits contenant des difficultés (il peut s’agir de problèmes rythmiques, de justesse ou des enchainements de doigtés).
Si le souci est d’ordre rythmique, solfiez la phrase à voix haute en tapant dans les mains ou avec votre métronome. S’il s’agit d’un problème d’enchainements de doigtés, travaillez très lentement afin de comprendre le fonctionnement.

N’oubliez pas que le métronome est votre ami car il vous sera d’une grande aide dans ces passages compliqués, en augmentant tranquillement son tempo.
Une fois la petite portion bien comprise, essayez de la jouer avec le métronome dans un tempo qui vous semble correct pour vous sans vous arrêter. Si vous n’y parvenez pas, baisser le tempo du métronome et essayez encore.
Avez-vous remarqué qu’il y avait des indications comme des nuances, des accents, des points ou des traits sur certaines notes ?
Vous êtes satisfait de cette petite partie et vous avez atteint votre objectif ?
Alors faites de même avec les sous parties suivantes.
Un fois les petites parties bien travaillées, vous pouvez essayer d’enchainer le grande partie A. Vous n’êtes pas obligés de travailler tous les jours tout le morceau.
Par exemple lundi : grande partie A
Mardi : grande partie B…
Si vous manquez de temps, vous pouvez vous entrainer seulement sur la première moitié de la partie A le premier jour et la deuxième moitié le lendemain.
Si vous ne parvenez pas à augmenter le tempo, ce n’est absolument pas grave, vous reviendrez sur ce passage demain.
Quand vous avez terminé ce travail par grandes parties, essayez d’enchainer le morceau mais pas plus vite que le tempo que vous avez atteint pendant la pratique.
Prenez soin d’entourer ou de mettre une petite croix aux passages difficiles. Vous pourrez directement commencer par ces endroits lors de la prochaine séance de travail. Si vous arrivez à identifier vos faiblesses lors de l’exécution de la pièce, vous pouvez choisir dans une méthode d’apprentissage le chapitre concernant ce sujet.
Avez-vous pensé à l’expression musicale ? Maintenant que vous êtes très à l’aise ou en tout cas beaucoup plus, vous allez pouvoir vous exprimer et donner de belles intentions musicales afin de rendre le morceau intéressant à écouter.
Vous avez la possibilité de le faire dès le début du travail mais pour ma part, je pense qu’il est préférable de poser de fortes fondations et de se sentir très confortable techniquement avant de penser à l’expression. Nous sommes tous différents et certains préfèrent y penser dès le début du travail. A vous de choisir ce qui vous convient le mieux.

La musique est une langue, il n’est pas intéressant de parler pour ne rien dire.
Pour donner de l’expression à votre partition, vous utilisez les nuances ainsi que les indications tels les accents, les points et les articulations. Suivant les éditions, vous pouvez trouver de longues liaisons au-dessus des notes afin de vous aider à comprendre la direction de la phrase musicale.
Vous pouvez commencer à chanter le morceau en notant les endroits où il vous semble bon et beau de respirer. Vous avez aussi la possibilité de prendre du temps sur certaines notes. En commençant la pièce, essayez de trouver jusqu’où ira la première phrase puis la deuxième… Vous pouvez aussi faire une brève analyse de l’oeuvre en cherchant par exemple le retour du thème et les différentes parties.
En conclusion
- La règle numéro un sera comme je le répète souvent, le régularité dans le travail.
- Gardez toujours à l’esprit que la musique est un plaisir alors conservez le côté ludique dans la pratique.
- N’essayez pas de tout travailler tous les jours et ne cherchez pas à jouer vite ce que vous ne pouvez pas jouer lentement au risque d’être frustré du résultat.
- Pensez à faire des pauses lors de vos séances de travail et planifiez ce que vous souhaitez faire ce jour-là avant de commencer.
À propos de l'auteur : Anne
Nous les musiciens pouvons nous apparenter à des sportifs de haut niveau qui doivent entretenir leur forme physique. Les jambes d’un coureur correspondent à nos doigts. Si les sportifs ne les entraînent pas, elles peuvent se gripper et ils auront du mal à parcourir plusieurs kilomètres. Il en est exactement de même pour nos doigts qui ont besoin d’exercices quotidiens afin de garder de la fluidité et de l’agilité.
Par exemple, le cours que vous prenez une fois par semaine ne suffira pas pour progresser. Je dis souvent à mes élèves que je suis là pour leur donner des clefs de compréhension pour pratiquer, des idées musicales mais c’est grâce au travail quotidien chez soi que l’élève progressera le plus. Je vais maintenant vous donner plusieurs étapes qui vous seront utiles afin de pratiquer correctement à la maison.
Avant de commencer :
Tout d’abord, prenez soin d’organiser dans votre logement (si vous en avez la possibilité) un environnement propice à la pratique. Pour les instruments à archet, soyez certains de pouvoir tirer et pousser votre archet sans vous cogner dans un mur ou un meuble.
Choisissez un endroit calme où vous ne dérangez personne et où l’on ne vous entend pas ou peu et éloignez vous de toute distraction comme l’ordinateur, le téléphone…
Assurez vous d’avoir avec vous un crayon, une gomme, votre métronome ainsi qu’un verre d’eau afin d’éviter tout déplacement susceptible de vous déconcentrer. (Pensez à passer aux toilettes avant de commencer).
Vous venez de recevoir une nouvelle oeuvre à préparer pour votre prochain cours :
Essayez tout d’abord de jouer lentement le morceau en entier afin de vous en faire une idée. Une fois la pièce exécutée, découpez la en grandes parties que vous diviserez en plusieurs petites portions. Vous pouvez par exemple noter A pour la première grande partie, B pour la deuxième et ainsi de suite.
Définissez le temps dont vous disposez aujourd’hui pour votre séance de travail sans oublier qu’il est toujours mieux de privilégier la qualité à la quantité.
Sélectionnez maintenant la première petite partie afin de la doigter et de noter des coups d’archet pour les instruments à cordes frottées.
Repérez dans ce passage les endroits contenant des difficultés (il peut s’agir de problèmes rythmiques, de justesse ou des enchainements de doigtés).
Si le souci est d’ordre rythmique, solfiez la phrase à voix haute en tapant dans les mains ou avec votre métronome. S’il s’agit d’un problème d’enchainements de doigtés, travaillez très lentement afin de comprendre le fonctionnement.
N’oubliez pas que le métronome est votre ami car il vous sera d’une grande aide dans ces passages compliqués, en augmentant tranquillement son tempo.
Une fois la petite portion bien comprise, essayez de la jouer avec le métronome dans un tempo qui vous semble correct pour vous sans vous arrêter. Si vous n’y parvenez pas, baisser le tempo du métronome et essayez encore.
Avez-vous remarqué qu’il y avait des indications comme des nuances, des accents, des points ou des traits sur certaines notes ?
Vous êtes satisfait de cette petite partie et vous avez atteint votre objectif ?
Alors faites de même avec les sous parties suivantes.
Un fois les petites parties bien travaillées, vous pouvez essayer d’enchainer le grande partie A. Vous n’êtes pas obligés de travailler tous les jours tout le morceau.
Par exemple lundi : grande partie A
Mardi : grande partie B…
Si vous manquez de temps, vous pouvez vous entrainer seulement sur la première moitié de la partie A le premier jour et la deuxième moitié le lendemain.
Si vous ne parvenez pas à augmenter le tempo, ce n’est absolument pas grave, vous reviendrez sur ce passage demain.
Quand vous avez terminé ce travail par grandes parties, essayez d’enchainer le morceau mais pas plus vite que le tempo que vous avez atteint pendant la pratique.
Prenez soin d’entourer ou de mettre une petite croix aux passages difficiles. Vous pourrez directement commencer par ces endroits lors de la prochaine séance de travail. Si vous arrivez à identifier vos faiblesses lors de l’exécution de la pièce, vous pouvez choisir dans une méthode d’apprentissage le chapitre concernant ce sujet.
Avez-vous pensé à l’expression musicale ? Maintenant que vous êtes très à l’aise ou en tout cas beaucoup plus, vous allez pouvoir vous exprimer et donner de belles intentions musicales afin de rendre le morceau intéressant à écouter.
Vous avez la possibilité de le faire dès le début du travail mais pour ma part, je pense qu’il est préférable de poser de fortes fondations et de se sentir très confortable techniquement avant de penser à l’expression. Nous sommes tous différents et certains préfèrent y penser dès le début du travail. A vous de choisir ce qui vous convient le mieux.
La musique est une langue, il n’est pas intéressant de parler pour ne rien dire.
Pour donner de l’expression à votre partition, vous utilisez les nuances ainsi que les indications tels les accents, les points et les articulations. Suivant les éditions, vous pouvez trouver de longues liaisons au-dessus des notes afin de vous aider à comprendre la direction de la phrase musicale.
Vous pouvez commencer à chanter le morceau en notant les endroits où il vous semble bon et beau de respirer. Vous avez aussi la possibilité de prendre du temps sur certaines notes. En commençant la pièce, essayez de trouver jusqu’où ira la première phrase puis la deuxième… Vous pouvez aussi faire une brève analyse de l’oeuvre en cherchant par exemple le retour du thème et les différentes parties.
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